Fusion des 6 communes – conseil municipal du 20 juin 2016

A ce niveau, cette fusion est une première sur le territoire national. L’objectif est de faire des économies et de gagner en efficacité…mais est-ce que cela sera vraiment possible…si on ne crée pas d’emblée les conditions politiques à cette naturelle et nécessaire union ?

Annecy a la plus longue histoire et donc une légitimité certaine à être la commune phare.
Faut-il rappeler qu’elle a été la capitale des Comtes de Genève depuis le 13 e s., puis celle de la province du Genevois ?
Les communes limitrophes essentiellement rurales ( a contrario très tôt Cran-Gevrier a connu un développement industriel important : papeteries, forges, textile, etc.) ont été chacune avec leur spécificité et leur propre histoire de facto intimement liées à Annecy.
Puis c’est à partir des années 50 que ces communes prennent leur envol démographique, Annecy intra muros étant à l’étroit, bordé au sud par le lac et les contreforts du Semnoz.

En ce qui concerne Pringy nous sommes un peu dubitatifs….Certes géographiquement le pont de Brogny est un lien historique…. Mais on a du mal à voir la logique d’une fusion avec Pringy alors que pour de bonnes raisons Argonay ou Epagny Metz-Tessy ont refusé de se joindre à la nouvelle commune.
Même si nous sommes d’accord sur le principe, ce qui nous inquiète, comme nous l’avons déjà dit, c’est la méthode.

Même si nous sommes d’accord sur le principe, ce qui nous inquiète, comme nous l’avons déjà dit, c’est la méthode.

En effet il est prévu de créer un grand conseil additionnant les conseillers municipaux de chaque commune jusqu’en 2020 sans aucun respect des proportions démographiques.

Ainsi Annecy qui représente 43 % des habitants n’aura que 22 % des conseillers. Les groupes d’opposition annéciens déjà défavorisés (55% des voix 26% des élus) par le mode de scrutin vont être encore plus sous-représentés ! Ainsi, nous sommes deux conseillers à représenter près de 1900 Annéciens alors que les 27 élus de Pringy de cette future assemblée l’ont été par un nombre équivalent d’électeurs !

Outre ces disproportions flagrantes, il nous apparaît inconcevable que le « contrat » passé en 2014 entre les électeurs et les élus puisse être remis en cause sans organiser de nouvelles élections. A l’instar d’un contrat civil, le changement unilatéral des clauses qui en fondent son principe peut l’entacher de nullité… c’eût été bien différent si les programmes des majorités avaient proposé ses fusions.

La nouvelle commune est un défi, il faut savoir faire fi des petites ambitions, des petits intérêts à épargner, à préserver, des titres, des places à sauver.
Si nous voulons réussir, cette nouvelle organisation mérite un nouveau départ, le plus tôt serait le mieux: s’il s’agit d faire des économies.

Les élus doivent montrer l’exemple !
Il faut créer une véritable rupture, un choc salvateur !

Comment peut-on demander aux services municipaux de réduire leurs effectifs, si les élus ne décident pas d’emblée de dissoudre leurs conseils municipaux respectifs ? Sinon nous risquons de conserver trop longtemps des habitudes d’une gestion avec des effectifs pléthoriques…

En conséquence, nous insistons solennellement pour que soient organisées pour cette commune à venir de nouvelles élections indispensables à la désignation du nouveau maire et de ses adjoints par un nouveau conseil municipal.

Cette fusion devrait donc être assortie d’une démission collective des 202 conseillers municipaux. Et ainsi nous diviserions par 3,5 le nombre des élus ainsi que les coûts…

On nous dit : « Vous n’y pensez pas! « …mais les Berlinois y ont pensé et l’on fait.

En 1990 Berlin comptait 2 500 000 électeurs (sur 3,5 millions habitants)
Des premières élections libres eurent lieu à Berlin Est le 9 mai 1990.

Des élections s’étaient aussi tenues à Berlin Ouest en 1989.
Novembre 1990, un an après la chute du mur les 2 Berlin fusionnent.
Devant la tâche immense que représentait cette fusion les 276 conseillers municipaux de l’ouest comme de l’est ont accepté de dissoudre leurs conseils municipaux, alors qu’ils avaient été élus peu de temps avant pour plusieurs années…
Le 2 décembre 1990, des élections sur l’ensemble de Berlin sont organisées: 241 conseillers sont élus. Quelques années plus tard leur nombre sera réduit à 149…

L’organisation d’élections quelques semaines après la fusion a été possible à Berlin. Pourquoi ne le serait-ce pas à Annecy dans une ville qui reste de taille modeste et qui aura donc plus de conseillers municipaux pendant plus de 3 ans qu’une ville de 3 500 000 habitants ?